Influenceur & créatrice de contenu web : les coulisses du métier

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Temps de lecture : 10 minutes 

 

Je suis productrice de contenus et influenceuse. Depuis quelques mois, c’est le « titre » que j’ai choisi pour tenter d’illustrer toutes les activités que constituent ma présence sur internet et les réseaux sociaux. Evidemment, ce n’est pas la reflet de la réalité, puisque grâce à mon travail sur Instagram et sur mon blog mode et lifestyle, je suis également mannequin grande taille, consultante en stratégie d’influence et enseignante en marketing d’influence en écoles privées à Bordeaux.

J’exerce un métier de communication et d’image qui n’est désormais plus si rare (nombreuses sont les personnes qui se sont professionnalisées grâce aux réseaux sociaux). Mais son quotidien est encore assez méconnu et entouré de nombreuses idées reçues. A quoi ressemble une journée de travail d’une influenceuse ? Petits éléments de réponse tout de suite.

A quoi ressemble la journée de travail d’une influenceur ? 

Avant toute chose, je me permets de déconstruire un premier préjugé. Etre productrice de contenus ne se limite pas à poster des selfies en pyjama depuis son canapé. Comme n’importe quelle personne active au travail, j’ai une journée avec des horaires et des impératifs. Et c’est même doublement recommandé tant la limite entre la vie privée et professionnelle est ténue.

Dès le départ, j’ai trouvé indispensable d’avoir un bureau. Celui-ci est chez moi, dans une pièce dédiée. C’est important pour avoir un temps professionnel qui se déborde pas sur le temps privé.

Je me lève entre 7h et 7h30 selon mon heure de coucher de la veille. Je désactive mon mode avion, puis je passe en revue mes mails et notifications de la nuit sur mon téléphone. J’en profite pour faire couler mon premier café et je continue ma petite navigation en écoutant une matinale de radio. A 8h30, je prends ma douche, je m’habille pour être opérationnelle à 9h.

Un métier qui nécessite d’être très organisée

La suite de ma journée est davantage pragmatique que glamour. Elle s’articule entre traitement de mes mails, réception des colis qui arrivent chez moi, rendez-vous téléphoniques ou physiques, réflexions et recherches pour la direction artistique de certains projets, sessions de shooting en extérieur ou intérieur, travail de rédaction sur le blog, modération des interactions sur Instagram mais aussi travail sur les cours que je donne en école de communication, et j’en oublie.

Evidemment je suis souvent en retard sur les délais prévus dans la gestion de mes projets et je peine à répondre dans la journée à mes mails. Mais je ne me laisse jamais déborder car je suis plutôt organisée. Je dédie un temps à chaque activité : le temps sur Instagram pour intéragir avec les personnes qui me suivent fidèlement, le temps pour écrire, etc. L’idée de me faire assister m’a traversé l’esprit mais je ne dispose pas encore de suffisamment de ressources financières pour créer un emploi à temps plein.

En revanche, même si je travaille seule au quotidien, mon activité n’en est pas pour autant solitaire. Je suis épaulée dans certains aspects de ma création de contenu, comme la photographie, notamment par Solène.

Etre productrice de contenus & influenceur, un métier rentable ? 

Il y a quelques semaines, en vue de la préparation de cet article, j’avais lancé une foire aux question via mes Stories Instagram. L’une de celles qui est le plus revenue est « est-ce qu’on gagne correctement sa vie en pratiquant ce métier ? » Dans mon cas, la réponse est oui. Mes diverses activités liées à ma présence sur Internet m’ont même conduite à passer à la vitesse supérieure en créant ma SARL. J’avais démarré en auto-entreprise il y a 8 ans.

Mais dans les faits, comment on gagne sa vie au juste ? En ce qui me concerne, je réponds à des demandes de projets de création de contenus pour Instagram et mon blog. Ça démarre toujours par un premier contact par mail. La marque me sollicite car elle aime ce que je fais, mon univers et le ton que j’adopte. On discute pour savoir ce qu’il est possible de créer de concert à destination de ma communauté.

Ensuite on détermine les étapes créatives du projet et ce qui est attendu en contenus livrables. Puis vient l’étape de la négociation commerciale, la fixation d’une rémunération pour le travail demandé. S’ensuit l’étape de la publication selon un calendrier fixé d’un commun accord, puis en dernier lieu, les retours statistiques pour analyser les performances.

Collaboration et partenariats : le choix de la qualité à la quantité

N’importe quel projet représente donc un temps de travail conséquent. Depuis quelques années, je plaide pour que mon métier soit reconnu à sa juste valeur et les contenus payés à celui qui les produit. Encore régulièrement, des marques ou agences de communication me proposent des collaborations en « rémunération produits ». Je vous laisse imaginer la réaction d’une pilote d’avion ou d’une hôtesse de caisse si on lui proposait de leur verser leur salaire en boites de chocolats. Ca ne serait évidemment pas envisageable. Ca ne doit pas non plus l’être dans les métiers du web, qui ne sont pas des emplois qui ont moins de valeur.

J’ai fait le choix d’être très sélective vis-à-vis des propositions qui me sont faites. Je préfère accepter peu de projets mais valider ceux qui me semblent les plus cohérents avec mon mode de vie et mes valeurs personnelles. Depuis quelques années, je fais le constat des dérives de l’influence devenue hyper commerciale, comme chez les profils issus de la télé-réalité. Je préfère largement gagner moins ma vie que d’enfiler un costume de femme-sandwich.

Quel avenir pour les influenceurs ? 

Personne n’avait prévu qu’une crise sanitaire ferait de 2020 une année spéciale. Les événements récents ont cependant eu un impact sur le métier et les attentes des internautes envers leurs influenceurs favoris. Les contenus ultra-commerciaux et sans plus-value d’aucune sorte ne suscitent plus le même intérêt. Cette publication du compte Instagram @supernatifs résume assez bien la mutation actuelle d’Instagram.

En ce qui me concerne, et comme beaucoup de créateurs de contenus passionnés quelle que soit leur plateforme d’expression, rien ne change. Je continue de produire des contenus de la manière qu’il me plait en abordant les sujets qui me tiennent à coeur. Pour conclure mon propos (et répondre à la question récurrente comment faire pour réussir en temps qu’influenceur ?), je dirais qu’il y a deux conditions indispensables pour se lancer. Il faut être réellement et profondément passionné dans sa démarche et surtout, ne rien en attendre.

Etre créateur de contenus & influenceur est un métier qui demande beaucoup d’énergie et de patience. Parce qu’il est très concurrentiel, il sera évidement source de frustration, de déception et de découragement pour les personnes qui souhaitent un succès rapide. Il sera a contrario épanouissant pour ceux qui ont en eux la force de construire les choses étape après étape. Pour moi cela fait presque neuf ans que ça dure et le plaisir est intact. 🙂

Une belle fin de semaine à tous et à très vite !

 

Alexandra-Signature

Photo It’s Henriette Studio

 

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