Ma dernière rupture remonte à juillet 2021. Après avoir encaissé les choses, on m’a un jour suggéré : « Mais Alex, tu es hyper occupée avec ton boulot, pourquoi tu ne te remets pas sur les applis de rencontre ?« . L’idée n’était pas bête, puisque c’est sur Tinder que j’avais eu le bonheur de croiser mon ex-compagnon.
Après avoir soigneusement sélectionné mes meilleures photos et travaillé ma plume pour une belle présentation en profil destinée à plaire aux coeurs masculins à prendre, je me suis lancée. Sur Fruitz, Happn et Adopte. Au regard du titre de ce nouveau billet, vous en aurez déduit que ce ne fut pas une réussite.
Les applications de rencontres, terrain des expériences les plus inattendues
Petit florilège de quelques expériences vécues, en à peine un mois. Je n’en ai retenu que 3 mais j’ai de quoi raconter une bonne vingtaines d’anecdotes. Les prénoms ont été modifiés pour ne m’exposer à aucun problème supplémentaire.
Alban, la petite trentaine, jeune cadre en reconversion professionnelle, charismatique, drôle, bon feeling. Conversations intéressantes, nous nous voyons deux fois de suite autour d’un verre. Je me sens en confiance, on flirte, c’est agréable. Sans forcément se concerter, j’ai envie de prendre mon temps pour se découvrir. Puis un matin, c’est le drame. Je reçois un message brut, sans bonjour, juste une photo : celle d’un membre masculin en érection. Il n’aura fallu que quelques heures pour que mon adorable romantique se transforme en harceleur sexuel. Au final, lorsque je lui ai demandé des explications suite à la pertinence de l’envoi de cette dick pic, il m’a rétorqué que je n’avais pas d’humour. Sans blague.
Martin, 28 ans. Grand sens de la famille, me manifeste clairement qu’il préfère sortir avec des femmes aux jolies courbes. Puis je consens à lui expliquer très clairement mon métier, puisque jusqu’à présent je restais très floue. Le verdict est sans appel : « Je ne supporterai pas de sortir avec une influenceuse, ce n’est pas du tout mon monde, désolé« . Puis il a disparu de l’application, me bannissant instantanément.
Grégoire. Jeune start-upper, nouvellement arrivé à Bordeaux. Bonne entente, il est charmant dans la discussion, l’alchimie démarre. Je lui explique que je suis assez occupée en journée, mais je prendrai du temps en soirée pour que l’on puisse passer du temps ensemble ou pour discuter. Alors que je vaque à mes occupations et que je n’ai pas touché mon téléphone depuis une heure, je reçois une rafale de messages audios. Grégoire hurle qu’il n’a plus de mes nouvelles et que c’est intolérable. Puis finalement prend congé en bloquant mon numéro.
Je n’ai pas réussi à tenir davantage. Les expériences désagréables s’enchaînant, je sentais monter en moi une forme de détestation des hommes qui ne me ressemblait pas. La décision de supprimer ma présence en ligne m’a aussi poussée à m’interroger : pourquoi les applications ne fonctionnent plus ? Et pourquoi est-ce plus difficile qu’auparavant ?
Pourquoi les applications ne fonctionnent plus ? Mon analyse
Je ne compte pas les témoignages de personnes me disant qu’elles ont trouvé l’amour grâce à Meetic ou Tinder. Mais c’était souvent il y a de nombreuses années. Dans nos vies effrénées, dans un contexte post distanciation sociale, le recours aux applications de rencontre est devenu la norme, alors qu’il s’agissait d’une exception il y a encore moins d’une décennie. Il n’a jamais été aussi simple de tenter de « matcher » avec quelqu’un.
La technologie facilitant les contacts, elle permet aussi à toutes les déviances de s’exprimer. Profitant qu’un quasi anonymat, les pervers, manipulateurs et sadiques de tout poil ont le champ libre et ça permet le carnage. L’usurpation d’identité (catfishing) est monnaie courante, on se surprend à discuter avec des personnes qui ne sont pas celles que l’on croit et quand on le réalise, elles ont déjà disparu.
Finalement, plus que par lassitude, c’est aussi parce que j’ai senti ma sécurité en péril que j’ai décidé de quitter ces espaces. Et bien entendu, le sentiment d’être un objet de consommation comme un autre, au milieu d’un catalogue de profils, a ajouté un argument supplémentaire à mon exil. Maintenant que mon écran d’accueil d’iPhone est nettoyé de toutes ces icônes indésirables, je me sens plus légère.
Sur ce, je vous laisse, je vais de nouveau m’ouvrir au monde (réel).
Une belle semaine et à très vite.
Merci pour cet article très bien résumé. J y suis depuis plusieurs années en pointillé… j y vais je repars je supprime je met en sommeil… tout comme toi autour de moi directement ou indirectement des personnes qui se sont trouvés sur les applications. Moi toujours pas ?!!! Au point de se me poser des questions ??!! D avoir la sensation d être un objet de consommation, de désir, d un objet qu on prend qu on teste et qu on met de côté et que l on jette du jour au lendemain… frustrant agaçant énervant et comme une impression de dégoût et de colère contre les hommes ce que je ne veux surtout pas. Bref peut être dois je laisser le temps faire ou continuer ma quête de l amour ??! ♀️
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Le plus important est de suivre son instinct sans se mettre la pression 🙂 Je t’envoie de la force dans ta quête.
Je peux imaginer l’excitation que peuvent procurer ces nouvelles rencontres mais comme tu le dis, il ne faut pas négliger les risques encourus.
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Il faut en effet être prudentes 🙂
J’aime bien la façon dont tu racontes tes aventures, c’est à la fois léger, précis et sans amertume ( et sans fautes d’orthographe : très rare ;-). Probablement que celui qui te plaira n’est pas sur une app de rencontre… Merci encore pour ton blog et Instagram, c’est du super travail, I’m a fan !!!
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Merci beaucoup Sophie 🙂
Quelle angoisse J’ai rencontré mon mari sur Meetic il y a 12 ans mais on avait tous les 2 45 ans passés avec chacun un précédent mariage de plus de 15 années. Donc clairement pas de jeunes profils comme toi. Courage ma belle Alexandra et bravo pour cette décision.
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C’était effectivement un autre temps. Merci pour tes encouragements Florence 🙂