Ce projet qui ne devait durer que 15 jours

mademoiselle modeuse blog mode bordeaux

Temps de lecture : 5 minutes.

Il m’est souvent arrivé par le passé de raconter comment a démarré ma vie de créatrice de contenus. Un peu à la manière de Kevin Systrom lorsqu’il a eu la brillante idée de créer Instagram en 2010 (étudiant, il était passionné de photo et a décidé de créer une application qui permettrait le partage de ses images favorites en simulant des techniques de développement professionnel grâce aux filtres intégrés), tout est parti d’un contexte d’envie irrépressible de parler de ce qui m’animait profondément.

Pas l’appât du gain, pas la recherche de la notoriété (et je développerai ces deux points un peu plus tard), pas le besoin de relever un défi et de dire à la face du monde « oui, je l’ai fait ! ». Non, juste cette envie de raconter des histoires de mode et de fringues et de tout ce qui gravite autour de cet intérêt originel.

Mais si je retiens la date de 2012 comme point de départ de ce projet qui me tient encore en haleine 12 ans plus tard et qui occupe toutes mes journées, les choses ont bel et bien démarré encore plus tôt.

Créatrice de contenus depuis 2003

2003, à l’époque je suis dans l’année de mes 18 ans, entre le lycée et l’université, et j’ai bien compris qu’il est possible de se connecter à internet, soit au CDI (Centre de Documentation et d’Information pour les plus jeunes d’entre-nous) soit à la Bibliothèque Universitaire. J’y vais donc régulièrement, prenant mon ticket d’accès qui me donne droit à mes 1h de navigation quotidienne (et pas une minute de plus, sinon la session en ligne se coupe d’elle-même).

Cette fenêtre ouverte sur un monde qui n’a pas de limite de connexion a été sans doute été le déclencheur inconscient de ce que je ferai quelques années plus tard. Je suis toute juste majeure et je commence a créer mes premiers Skyblog, je suis active sur les forums qui parlent de mode, j’ai mes premières messageries instantanées.

J’ai le sentiment d’apprendre à utiliser des outils, applications et logiciels, qui n’ont pas une grande utilité évidente à l’instant T (autour de moi, tout le monde me rabâche que passer du temps sur Internet est de la perte de temps) mais je sens que ce n’est pas complètement vain. Mes journées de jeune femme sont donc rythmées par le partage en ligne de mes derniers petits achats shopping, par l’apprentissage du web design pour avoir le plus beau Skyblog de la plateforme et par ma grande implication dans mon rôle ponctuel de modératrice sur le forum Caroline Daily, section « looks du jour ».

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre et c’est bien la réalité. Mais je suis heureuse plus de deux décennies plus tard d’être toujours là, devant mon ordinateur et mon café à la main, tapotant sur mon clavier. Etre un dinosaure des Internets a quelque chose de grisant, surtout quand on a l’opportunité de raconter tout cela à la gen Z, ces jeunes adultes digital native (qui n’ont connu qu’un monde avec internet) et de voir dans leurs regard un mélange de stupéfaction, d’incrédulité et d’erreur 404.

Et Mademoiselle Modeuse est née

Il y a donc un deuxième premier départ, au mois de décembre 2012. J’étais toujours active sur les forums dédiés à la mode et au lifestyle, un peu moins sur mon Skyblog, mais j’avais tout de même envie de créer mon propre lieu d’expression, un endroit où matérialiser mon moi intérieur. A cette époque, de jeunes femmes comme Betty Autier ou Garance Doré, qui étaient déjà blogueuses mode depuis des années, m’inspiraient beaucoup.

C’est au terme d’une petite heure de réflexion, assise dans le confort de mon canapé gris, dans mon appartement du centre-ville de Poitiers ou je vivais alors, que j’ai activé le nom de domaine qui marquerait ma vie, puisqu’il deviendrait mon pseudonyme d’autrice et de créatrice de contenus pour le reste de mon existence numérique, mademoisellemodeuse.com.

A ce propos, je n’ai jamais voulu quitter cet alias. Une grande partie des influenceuses aujourd’hui suppriment leur pseudonyme et reviennent à leur nom à l’état civil mais je n’ai jamais souhaiter suivre ce mouvement. « Mademoiselle Modeuse » est une partie de moi comme je suis une partie d’elle et c’est souvent comme ça qu’on m’appelle quand on m’interpelle dans la rue. Et c’est finalement une bien belle couverture.

En décembre 2012, je crée donc mon blog de mode personnel, et s’il n’est aujourd’hui plus visible en ligne (l’archivage est cruel mais vous permet, chère lectrice, de naviguer plus rapidement), mon premier article était … une revue de lecture d’une biographie de Marylin Monroe. Mon deuxième billet, en revanche, traitait des tendances à venir pour 2013 et j’avoue aujourd’hui que je n’avais pas prévu alors de troisième article à publier.

Ce que j’ignorais, c’est que j’allais me retrouver happée par l’intérêt que je portais à ce nouveau projet, dans un contexte qui ne le permettait pas à première vue. J’étais en transition entre deux entreprises, j’avais à cette époque comme ambition de me faire ma place dans un cabinet d’avocats comme assistante juridique chargée des saisies immobilières, puis, à force de travail, prétendre un jour devenir juriste.

Mais les choses, visiblement, étaient écrites différemment pour moi. Ce qui n’était au départ qu’un projet à durée de vie limitée, 15 jours tout au plus, puis noyé dans le manque de temps à côté d’un emploi qui me prendrait beaucoup d’énergie, s’est révélé être le grand projet d’une vie, qui m’anime encore au moment où j’écris ces lignes et pour encore fort longtemps.

Le temps de l’influence

Désormais, alors que 2025 approche, mon quotidien est celui d’une entrepreneuse polymorphe, à la fois influenceuse, créatrice de contenus sur Instagram et Tiktok, autrice de blog et enseignante en communication numérique. Les 12 dernières années m’ont révélé ma pleine patience, mon obstination à poursuivre les choses même quand cela ne fonctionne pas comme je le voulais et ma passion fondamentale pour les choses bien faites.

A l’heure où les réseaux sociaux poussent leurs acteurs à s’adapter pour répondre aux attentes des algorithmes, où le snack content (contenus de type « snacking », pas toujours très bon mais vite consommé) devient la norme, je crois fermement qu’il y a encore de la place pour les contenus plus longs, fondés sur une véritable expertise.

Je mesure à quel point il est une chance que l’appât du gain et la recherche de notoriété via les réseaux n’ai pas été un moteur : cela m’a permis de rester focus sur ce qui est le plus important, rester soi-même, conserver intacte sa passion et la transmettre telle quelle à la communauté. En 2012, le terme d’influenceuse n’existait même pas encore, cette activité de publicité n’était pas une hypothèse. On ne se lançait pas avec pour objectif premier de trouver des partenariats et être un espace à disposition des marques. On se lançait en se disant « je verrai bien ».

Est-ce bien ou mal ? Ce n’est pas à moi de juger et si je devais le faire, je ne blâmerai personne mais ce qui est certain, c’est qu’il y a toujours plus d’influenceurs actifs (environ 150 000 à ce jour) et très peu qui en vivent réellement et durablement (environ 24%).

Je pense que vous l’aurez compris, chères lectrices, que nous allons nous retrouver règulièrement sur cet espace, et je vais m’attacher à publier désormais en format édito, un peu plus long mais toujours documenté. J’espère vous retrouver nombreuses dans ce cercle.

C’est ici que tout a commencé, c’est ici que tout continue. Le blog n’est pas mort, longue vie au blog.

A très vite et de belles fêtes de fin d’année,

Alexandra-Signature

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2 Commentaires

  1. Suzy
    29 décembre 2024 / 17:16

    Je suis contente de relire , je t’ai connu je crois via ton blog en surfant il y a bien longtemps sur le net … y a 4 ans je me suis sur insta et j’ai eu le plaisir de te retrouver sous une autre forme … c’est chouette de diversifier .

    • Alexandra
      Auteur / autrice
      29 décembre 2024 / 19:17

      Merci Suzy pour ton message. En effet, je crois qu’il est bien de diversifier les canaux, surtout quand ce qu’on a a dire peut difficilement être synthétique. Je te souhaite de belles fêtes 🙂

Vos petits mots sont tous lus et très appréciés. Merci pour les quelques secondes que vous prendrez en laissant votre commentaire :)

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