Initialement, ce sujet avait été écrit pour constituer un nouvel épisode de mon podcast, C’est ton heure. Finalement, pour de nombreuses raisons, la première d’entre-elles est le manque de temps et de motivation, je mets ce format audio en silence pour une période indéterminée. Les premiers épisodes restent en revanche toujours disponibles. Cette décision me permet aussi de revenir à ce que j’aime profondément, être actrice sur mon blog, qui reste le premier media sur lequel je me suis exprimée. Bonne lecture 🙂
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Le sujet d’aujourd’hui m’a été inspiré par le visionnage de nombreuses vidéos YouTube de créatrice de contenus au sujet du sexisme au quotidien et s’en est suivi d’échanges prolifiques autour d’une question fermée, posée en Story sur Instagram : doit-on abolir la galanterie pour aller vers l’égalité entre les femmes et les hommes ? Oui, non, peut-être mais à condition que, les femmes de ma communauté ont été très nombreuses à me donner leur avis sur le sujet.
Les relations amoureuses sont un sujet que j’aime traiter, notamment avec cet article sur les applications de rencontres. A l’heure où l’égalité entre les genres est un thème récurrent dans les échanges de notre époque, qu’en est-il de certains usages qui ont ponctué les rapports amoureux ? La galanterie et le romantisme, c’est has been ?
La galanterie : de quoi parle-t-on exactement ?
La galanterie consiste en des gestes courtois et respectueux envers les autres, généralement considérés comme une marque de respect et de considération, envers les femmes principalement. Par exemple, tenir la porte pour une personne, aider à porter un objet lourd, ou offrir un siège dans un transport en commun bondé. Ces gestes peuvent être appréciés par les femmes et peuvent aider à établir des relations de courtoisie et de respect mutuel.
Mais puisque le postulat de départ est positif, pourquoi l’existence de ces normes qui profitent au « bien vivre ensemble » sont-elles remises en question ?
La galanterie peut être sexiste dans certaines conditions, notamment si elle est pratiquée de manière à renforcer des stéréotypes de genre ou à limiter les femmes dans leur autonomie ou leur capacité à prendre des décisions. Par exemple, si un homme ne laisse jamais une femme payer pour un repas ou ne lui permet jamais de prendre une décision importante. De même, si la galanterie est utilisée comme une excuse pour exercer un contrôle ou une domination sur les femmes, cela peut également être considéré comme sexiste.
On peut donc retenir que la galanterie elle-même n’est pas nécessairement sexiste en soi lorsqu’elle se concentre sur le respect mutuel et le consentement, mais peut le devenir lorsqu’une personne l’applique dans le but de contrôler l’autre et de reproduire des schémas stéréotypés.
Personnellement, parce que j’apprécie la nuance et parce que mes idées convergent davantage vers un humanisme global plutôt qu’un féminisme radical pour qui la source de tous les problèmes viennent essentiellement des hommes, je ne pense pas que la galanterie soit has been et je pense même que l’idée de l’abolir, comme si cela n’avait jamais existé, est une très mauvaise idée. A mon sens, l’existence de la galanterie dans les relations femmes / hommes participe au processus de séduction, dans le cadre d’une découverte mutuelle. Par la suite, les gestes associés à la galanterie, au sein de la relation durable, contribuent à entretenir la chaleur du lien.
Il m’est seulement arrivé une fois de rencontrer un homme qui se revendiquait comme ne pratiquant pas la galanterie par principe d’égalité entre les sexes. Je me souviendrais toute ma vie de ce rendez-vous. Nous nous installons pour déjeuner, les choses se passent relativement bien, il est courtois mais pas franchement chaleureux. Au moment de quitter l’établissement et d’aller payer, il prend les devants et annonce à la serveuse qu’il ne paiera que ce qu’il avait consommé (à savoir une salade sans boisson ni dessert).
Et de clore cette brillante démonstration de force, en s’adressant à moi sur le ton de l’ironie : « vous avez voulu l’égalité, il n’y a pas de raison que je paie quelque chose que je n’ai pas consommé ». Il va de soi que notre rendez-vous était le premier et le dernier, parce que rien ne se se developper sur le terreau du rapport de force.
Et le romantisme dans tout ça ?
Pour moi, dans le cadre des relations amoureuses, la galanterie est au romantisme ce que la farine est à la recette des crêpes. Pour rappel, et un peu de définition n’est jamais de trop pour savoir de quoi on parle, une relation romantique est une relation intime entre deux personnes qui implique des sentiments amoureux, de l’attirance et de l’engagement émotionnel.
Elle est caractérisée par une connexion profonde et une affection mutuelle qui se manifestent souvent par des gestes de respect, des moments partagés ensemble, des conversations intimes et des expressions d’amour et de tendresse.
Le romantisme en soi n’est pas toxique. Il peut même être une source d’épanouissement et de bonheur pour les personnes impliquées dans une relation amoureuse saine. Cependant, certaines formes de romantisme peuvent devenir toxiques lorsqu’elles sont poussées à l’extrême ou utilisées de manière manipulatrice.
A titre d’exemple, le romantisme peut devenir toxique lorsqu’il est utilisé pour justifier des comportements abusifs, tels que la jalousie excessive, la possessivité, la violence, le contrôle et la manipulation émotionnelle. Dans de tels cas, le romantisme est utilisé comme une arme pour maintenir le pouvoir et le contrôle sur la personne aimée, au lieu d’être une source de soutien et de confort.
De même, le romantisme peut devenir toxique lorsqu’il crée des attentes irréalistes et idéalisées de l’autre personne, ce qui peut conduire à la déception et à la frustration si ces attentes ne sont pas satisfaites. Il est important de se rappeler que les relations amoureuses sont basées sur des personnes réelles, avec des défauts et des imperfections, et qu’il est normal de rencontrer des difficultés et des conflits. Beaucoup de personnes aujourd’hui se reconnaissent victimes d’une certaine idée du romantisme, véhiculée par les contes de fées ou les classiques de Disney durant l’enfance : il est donc nécessaire de rappeler que la vie n’est pas une fiction et qu’il convient de faire la part des choses.
En résumé, le romantisme n’est pas toxique en soi, mais il peut le devenir si utilisé de manière manipulatrice ou s’il crée des attentes irréalistes. Il est aussi important de garder une perspective saine et équilibrée sur les relations amoureuses et de ne pas laisser le romantisme prendre le dessus sur le respect mutuel, la communication ou le consentement.
Il n’y a rien d’humiliant dans ce qui part d’une bonne intention
Finalement, à quoi bon vouloir supprimer quelque chose qui fonctionne très bien s’il est utilisé à bon escient ? En tant que femme, est-ce que je me sens dévalorisée, victime des stéréotypes de genre si j’accepte qu’un homme soit galant et romantique avec moi ? Pas du tout. Les relations interpersonnelles en général sont ponctuées par des rites et des usages souvent anciens, qui mettent objectivement de l’huile dans les rouages. A quoi bon vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain à tout prix, quitte à aller à l’encontre de la volonté des personnes concernées par la question ?
Dans ma vie, je n’ai connu quasiment que des relations ou le romantisme et la galanterie s’exprimaient spontanément, sans arrière-pensées et dans un immense respect. Qui n’apprécie pas de recevoir des fleurs, des lettres d’amour ou des post-it ? Qui n’aime pas qu’on lui ouvre la porte, qu’on lui porte son sac, qu’on l’attende à la maison avec un repas cuisiné avec amour ? Je suis intimement persuadée que la fin des relations romantiques et galantes, c’est la fin d’un modèle qui parfois peut-être bancal par maladresse, mais qui globalement profite positivement à ceux qui le mettent au cœur de leur vie.
Je sais de quoi retourne la relation amoureuse romantique et l’expression de la galanterie. A contrario j’ai eu un bref aperçu de la relation amoureuse pragmatique, des échanges sans aucune prise d’initiative dans la crainte de franchir la ligne jaune, de la communication brutale, dans le simple but d’assouvir des besoins primaires sans aucun engagement personnel affectif.
Je peux vous dire que j’ai depuis longtemps choisi mon camp.
Une belle fin de semaine et à très vite !
Perso je suis à fond pour la galanterie, ça se perd un peu de nos jours je trouve.
J’ai passé un bon moment en lisant le blog, mercii!
Auteur / autrice
Avec plaisir !
Merci pour ton analyse, je m’y retrouve complètement.
Auteur / autrice
Avec plaisir 🙂